Transférer ses runs de Nike + (NRC) vers STRAVA facilement !

Cela fait maintenant 3 ans que je cours avec l’application NIKE + (NRC). J’ai tout mon historique sur cette application. Plus de 351 sorties.. plus de 5300 km parcourus.. et des heures et des heures de courses enregistrées. Bref, des statistiques en veux-tu en voilà !

Je me sentais complètement captif de cette application. Je ne voyais pas comment en sortir tout en gardant mon historique. Et là, ce matin, je suis tombé sur l’application qui m’a permis de m’évader de cette prison : https://nike.vinz.xyz/

Simple comme bonjour, cette petite application vous permet de transférer très rapidement l’ensemble de vos courses de votre compte Nike + vers votre compte Strava.

ETAPE 1 : Se créer un compte sur STRAVA. (Création du compte ICI).

ETAPE 2 : Se rendre sur l’application en ligne de transfert de courses : Nike.vinz.xyz (Accessible depuis n’importe quel ordinateur).

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ETAPE 3 : Saisissez vos identifiants NIKE +.

ETAPE 4 : Saisissez vos identifiants STRAVA.

(Vos courses apparaissent. Charger toutes vos courses en cliquant sur Load more runs).

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ETAPE 5 : Transférer vos courses en cliquant sur Upload X runs to Strava.

Ayéééééééé ! Toutes vos courses sont transférées.

Je ne connais pas le développeur de cette petite appli’. Mais clairement je le remercie mille fois !

Je ferai sous peu un article sur STRAVA. Le fonctionnement, les plus, les moins… Tout le monde m’en dit le plus grand bien. Casquette Verte va découvrir tout ça !

En attendant, vous pouvez me suivre sur STRAVA >> Casquette Verte sur STRAVA.

Casquettement Verte. La bise !

Récit Marathon de Paris 2017 par Casquette Verte – 03 h 09 min 28 sec.

Brel : « Il faut s’entendre sur le mot réussir. Moi je crois qu’on ne réussit qu’une seul chose. On réussit ses rêves. On a un rêve et on essaie de bâtir. De structurer ce rêve. Alors dans ce sens là, il est exact que j’ai travaillé pour réussir. « 

Ces quelques paroles ont résonné en moi tout le long de ce marathon. Je n’étais pas là pour faire une performance, j’étais là pour continuer à construire mon rêve. Sur le chemin qui doit me mener à la Diagonale des fous, il y avait ce marathon. 03 h 09 min et 28 secondes pour bâtir. Pour continuer à rêver. Pour bâtir mon rêve.

Samedi – 10 h du matin : 

Je commence à avoir mes petites habitudes. C’est dingue comme en 3 ans, je suis devenu un papi du running. Chaussette gauche. Chaussette droite. J’enfourche mon vélib pour rejoindre la porte de Versailles et récupérer mon dossard. 45 min de vélo pour faire tourner les jambes. Pour rentrer dans la course. Pédaler pour mieux courir.

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En arrivant au salon. Je ne ressens plus l’excitation de la première fois. Je n’ai plus l’envie de performer de la seconde. J’ai simplement le sentiment d’être à ma place. Il aura fallu 3 marathons pour me sentir parfaitement dans mon élément. Un runner parmi les runners. Un marathonien parmi les marathoniens.

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Le zig zag qui doit nous permettre d’entrer dans le salon me fait rire cette année. 42 km ne sont pas assez long, il faut transformer les 100 mètres qui nous séparent du hall en 800 mètres (ok. J’exagère). Au bout de ce zig zag, un écran géant sur la gauche montre des images de l’an passé. Une femme au bout d’elle même explique en anglais que c’est le plus beau jour de sa vie. Je me sens éloigné de tout cela. Mon coeur n’est plus perméable aux flots mielleux de sentiments d’accomplissement. C’est triste. Mais c’est comme ça.

Je fournis aux bénévoles (sympa) mon certificat médical et ma convocation. Il se tourne, part chercher mon droit à courir. Fouine. Trouve. Et revenant vers moi me lance un  » Casquette Verte » .. Je me demande pendant un instant s’il m’a reconnu. Je reviens à la raison rapidement en jetant un oeil à l’enveloppe qu’il me tend. J’avais complément oublié que j’avais mis mon pseudo sur le dossard. Mon ego redescend tranquillement.

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Je rentre dans le salon du running. J’ai prévu d’aller essayer des vestes Salomon pour la CCC et la Diagonale. Sur le stand, je rencontre un vendeur cool. Nous parlons Speedcross. Il me donne quelques bons conseils. C’est tout ce que je prendrai.

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Je traverse les autres stands à la recherche des stands de Trails. Ohhhh tiens les Templiers. Déjà fait. AAAAAh la SaintéLyon. Toi aussi. Hihiiiiii, l’Ardéchois Trail. On se voit dans 3 semaines toi ! Au détour d’une allée, je vois au loin ce beau logo bleu et jaune. Ce logo qui siffle à mes oreilles le son du Grand Raid de la Réunion. Je suis attiré. Comme aimanté. Je fonce vers le stand. J’entame la discussion avec les quelques bénévoles présents. Je leur explique mes problématiques logistiques. Ils me donnent des pistes. Je repars. Je pense que je suis amoureux.

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Tout le reste de mon samedi, ce fut Malto et Trail Magazine sur les quais de Seine. Je rentre à 17 h chez moi après m’être fait alpagué par les Marcheurs et la France Insoumise. 20 h, j’entame mon dernier plat de riz de la semaine. Je n’en peux plus. 21 h au dodo. De manière étonnante, pour la première fois, je suis fatigué. J’arrive à m’endormir rapidement. 02 h 42. C’est la troisième fois que je me réveille pour pisser. C’est normal. Alors je le prends avec le sourire. Pas de stress, tout va bien. Je peux continuer à dormir. 04 h 32. Je me réveille en sursaut. J’ai oublié de faire ma traditionnelle photo de mes affaires. C’est pas grave. Je la ferai demain.

06h30 – Jour de marathon. 

Je me réveille. Pour conjurer le sort et ne pas tenter la malchance, je file effectuer mon grigri.

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07 h. Je suis sous la douche. La pression ne monte toujours pas. Je grignote une barre CLIFF. Je me force à la manger. Clairement ces barres sont folles dingo. Mais à sept du mat’, c’est pas du tout mon kiff !

07 h 20. J’enfile mes affaires. Ma casquette est prête. J’accroche mon dossard. Il est de biais. Je détache l’épingle de gauche pour remettre le tout droit. Je regarde dans la glace. C’est maintenant en biais mais de l’autre côté. Je joue à ce petit jeu d’horizontalité pendant bien 10 minutes. Cela me crispe. Je me demande si tous les coureurs ont le même problème ce matin.

07 h 35. Je sors de chez moi. Les rues sont vides. Au loin, quelques coureurs se dépêchent de rejoindre le métro. J’en croise un. Nous nous regardons, les yeux dans les yeux. Il est prêt. Son regard sur moi, me fait dire que je dois avoir l’air trop détendu. Je fais donc semblant d’être concentré. Cela fonctionne.

Je tente par la suite pendant 5 minutes de me concentrer sur la course. J’ai trouvé une nouvelle astuce pas mal. Je ferme les yeux et respire du nez. Toute mon attention se porte alors sur mon entre-narine. L’air froid qui rentre rapidement à chaque inspiration. Puis l’air chaud qui ressort à chaque expiration. Ressentir des va et vient sur cette petite partie de mon corps me fait du bien. Lorsque je commence à me distraire avec les bruits ambiants, je réouvre les yeux. Ca y est. Je suis dans ma course.

07 h 45 – Métro Saint Mandé Tourelle. Ligne 1. 

Sur le quai, quelques coureurs. J’ai un peu froid. Je n’ai ni pull, ni sac poubelle pour me protéger. Je me cache dans un recoin. Le métro entre dans la station. J’avance assurément en jonglant avec ma bouteille d’eau. Les portes s’ouvrent. Une famille sud-africaine est assise, drapeaux et banderoles sur le dos. Ils accompagnent leur père. Nous entamons la conversation. C’est son premier marathon. Il a voulu absolument le faire à Paris et le partager avec sa famille. C’est génial je trouve. Nous parlons du parcours. Je leur dis que le plus dur risque d’être la température. Là, le fils me regarde en souriant. « Tu sais, pour nous, Sud-Africains, ce que tu appelles chaleur aujourd’hui à Paris, c’est limite froid pour nous… ». Nous rions un peu. Je blague en disant que c’est presque un Artic’ marathon pour eux. Nous nous souhaitons bonne chance.

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Plus le métro avance, plus il se remplit de coureurs station après station. J’en repère quelque uns inquiets. D’autres souriants. Et je repère quelques dossards préférentiels. J’ai pris le mauvais défaut de regarder les jambes des dossards préférentiels. La finesse des jambes de ces coureurs m’épate. Moi, plus je cours, plus mes cuisses grossissent. Comment font-ils ?

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Charles de Gaulle étoile. Le métro est plus rempli que quand je vais au boulot. Les quelques voyageurs « normaux » sont un peu déboussolés. C’est drôle. Je serais communicant à la RATP, je tournerais des spots pub les matins de marathon.

08 h 10. Place de l’étoile. 

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La circulation n’est pas fermée. C’est un bordel dingue. Tout le monde va dans tous les sens. Je passe un peu de temps à regarder les gens autour de moi. Beaucoup semblent sous tension. De mon côté, le stress n’est toujours pas monté. J’arrive sur les champs.

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Je commence à avoir très froid. C’est dans ces moments là que j’aimerais avoir des accompagnateurs qui pourraient me prendre mes affaires au moment du départ. Je passe à côté du SAS 04H30. Cela me rappelle des souvenirs. Mon SAS est maintenant 300 mètres plus bas sur les champs. Ca doit être ça, de s’améliorer. 300 mètres sur les champs.

08 H 20. 

J’entre dans mon SAS (03h45). J’ai décidé d’être malin cette année. Je me faufile à l’avant sur le côté gauche. Je sais que les organisateurs vont lancer ce côté avant le côté droit. J’aurai moins à attendre. Petit défaut du côté gauche, les immeubles cachent les rayons du soleil. Je suis à l’ombre. Je me pèle carrément. Heureusement, de la densité des coureurs émane une chaleur. J’en profite.

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08 H 45. 

J’ai fini ma bouteille d’eau. Je me force à prendre ma deuxième barre CLIFF et un premier gel. Le speaker annonce le départ dans 5 minutes. Je ne suis toujours pas stressé. Dans ma tête, je n’ai aucun objectif. Je me dis que je vais envoyé comme à l’entrainement et voir si cela tient.

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08 H 50. Le départ est donné. 

Je pars à mon rythme. A un bon rythme. En 200 mètres, j’ai presque dépassé tous les premiers coureurs de mon SAS. L’avenue des Champs Elysées est drôlement vide devant moi.

En bas des champs, je rattrape un coureur parti en sprint. Il se tourne vers moi et me dit  » Plus que 41 km ». Nous échangeons quelques politesses. Je le sens déjà fatigué. Ca va être difficile pour lui.

Arrivé à la concorde, une dizaine de coureurs me devancent encore. Je pense que j’ai du partir vraiment vite. Ma respiration est calme. Je regarde ma montre. Allure : 04 min 04 sec du km. A l’entrainement, à cette allure, je commence à respirer comme un boeuf. Là, tout va bien.

Je vire à droite sur l’avenue de Rivoli. Au loin, PERSONNE. Un seul coureur 50 mètres devant moi. Je le rattrape rapidement. En passant à sa gauche, je lui lance un  » C’est sympa d’avoir privatiser le marathon pour nous… ». Il ne rit pas. Je le sème. Me voilà donc seul. Complètement seul sur l’avenue de Rivoli. Je ressens ce que les leaders doivent ressentir. Le vide sidéral devant moi m’attire. J’avale le bitume. Je suis bien. Très à l’aise. Au bout d’un moment, vers Châtelet, je trouve que c’est vraiment moins sympa tout seul. Les supporters applaudissent moins. Je me dis qu’à cette vitesse je rattraperai vite le SAS 03 H 30 et que cela redeviendra sympa.

Assez bêtement, je me retourne deux fois sur l’avenue pour voir si je me fais rattraper. Comme si c’était important de rester devant. C’est très con. Il y a 15.000 coureurs qui sont partis avant moi. Toutefois, me retourner m’a permis de voir que j’ai fait un trou conséquent et que personne ne me rattrape. J’ai du partir vraiment fort.

Le bitume me fait mal. Je frappe le sol. Le silence autour de moi, fait résonner le bruit de mes chaussures qui claquent sur l’asphalte. J’aimerais bien voir les Kenyans une fois. Ca doit être un sacré concert de batterie rythmique !

Les pompiers de Saint Paul n’ont pas sorti la grande échelle cette année. C’est dommage. Un peu plus loin sur la droite, je vois des militaires aux aguets en armes. Pour ne rien vous cacher, avant le départ, j’ai crains un attentat sur le marathon. Toute cette foule. Tout ce monde. Je pense que les images de Boston et les événements en France et en Europe ces dernières années m’ont profondément marqués. J’applaudis les militaires.

Bastille en vue, je suis juste derrière les derniers du SAS 03H30. La petite montée vers la place me permet de les rattraper. Je fonce vers les bouteilles d’eau du ravitaillement qui se trouve sur la gauche. J’en prends une et me décale tout de suite à droite de la place. Mon rythme est toujours aussi bon.

Sur le Faubourg Saint Antoine, je commence à entendre des « Oh, les 03h45 sont déjà là ». Je suis assez fier. Je suis le premier de mon SAS. J’ai du mal à y croire. Je m’asperge d’eau la nuque et la face. Je double énormément de monde. Je les largue littéralement. Je cours 75 à 100 % plus vite que les personnes qui m’entourent. C’est assez agréable pour moi, surtout que la route est encore assez large pour ne pas avoir à slalomer.

A la fin du Faubourg, la route tourne sur la droite. Je sais que cela va monter un peu. Vais-je tenir l’allure ? Je vois au loin un jet d’eau qui passe au dessus de la rue. Je commençais à avoir chaud, cela tombe parfaitement. A 15 mètres, le jet s’arrête. Je suis dégouté. J’en rêvais de cette petite douche.

Un peu avant la Caserne de Reuilly, je repère 5 immenses ballons argentés gonflés à l’hélium tenus par une famille. Ils forment ensemble les 5 lettres du prénom MARIE. Elle va kiffer. C’est sur.

Dans la montée, j’enchaine bien. Les coureurs ne marchent pas, mais cela ralentit pas mal. Je commence à devoir zigzaguer. C’est le début de 35 km de slalom entre les coureurs. HiiiiiiiHaaaaa. J’ai l’impression d’être la Tessa Worley du marathon.

Arrivée en haut, je traverse la place à fond. Je sais que cela redescend juste derrière. Personne ne m’encourage par mon Pseudo marqué sur mon dossard, j’entends simplement des « Il y a un 3:45.. » c’est moins sympa. Flattant pour l’ego mais moins sympa.

Dans la descente de l’avenue Daumesnil, sont placés de grands cracheurs de fumée sponsorisés par Asics. Je crois que ce sont des enfants qui pédalent qui les font marcher. C’est innovant. Je traverse la fumée. Elle n’a pas d’odeur.

Porte D’orée. J’ai bien rattrapé les 3H30. Je continue à avoir une allure bien supérieure. Devoir slalomer et faire attention aux autres coureurs commence à me taper sur le système. Je me promets de me mettre dans mon vrai SAS si je reviens sur le marathon de Paris.

Au niveau du ZOO de Vincennes. Je repère les meneurs d’allures du SAS 3H30. Je commence à faire des calculs dans ma tête. Etant donné, qu’ils ont du partir 10 minutes avant moi. Ils font faire 3H30. Alors ça veut dire que je suis entrain de faire du 03H20. C’est dingue. J’ai du mal à y croire. Je ne suis pas fatigué. Ma respiration est tout à fait normal. C’est étrange cette sensation d’aller bien.

A la sortie de Saint Mandé, je sais que mon père doit m’attendre. J’espère qu’il est déjà là. Au loin, je le repère. Je fais des grands signes. Il ne me voit pas. Il doit penser que je vais arriver d’ici 15 minutes. Je siffle. Il me repère. Petite photo. Je lui cris un  » Je crois que je suis premier de mon SAS… ». Il n’a pas entendu. Je continue.

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Nous entrons dans le bois. Dans mon bois. Je connais chaque centimètre de ce poumon parisien. Connaissant bien le lieu, j’accélère.

Devant le château de Vincennes, je vais taper quelques mains d’enfants sur le bord de la route. J’adore ça. C’est tellement génial comme sensation.

Sur la route qui longe le parc floral, j’ai du mal à doubler. Je me retrouve souvent bloqué, pris en sandwich entre plusieurs coureurs. Je suis alors obligé de freiner, de changer de file et de ré-accélérer. Je ne suis pas grognon. Je sais que c’est moi qui ne suit pas à ma place.

Virage sur la droite. Nous longeons maintenant l’hippodrome de Vincennes. Je continue à bien tourner. Mes kilomètres se font entre 04 min 10 et 4 min 30. Je suis assez assidu. Ce sont les petits dénivelés et les routes plus étroites qui me font freiner.

Au niveau du lac de Gravelle, je sens qu’un coureur s’est mis dans ma foulée. C’est une drôle de sensation. Il me tient depuis 3 – 4 minutes. Je ne l’avais pas repéré avant. Je pense qu’il se met en sur-régime. Sur la grande route qui surplombe mon terrain d’entrainement Trail habituel (Sentier Laurent Fignon), je tiens un très bon rythme. Je pense que mon poursuivant a détaché.

KM 18. Le collègue qui m’a mis à la course doit m’attendre à un passage piéton. Je me suis fixé ce moment comme un objectif depuis une grosse demi heure. Il doit me faire le lièvre et m’accompagner quelques temps. Je regarde sur ma gauche. Il n’est pas là. Je pense que j’ai du passé plus tôt que prévu…

Porte de Charenton. La rue qui descend dans le 12eme arrondissement permet à pas mal de coureur de reprendre leur souffle. Je me fais doubler par un coureur pour la première fois du marathon. Ce n’est pas très agréable quand ça fait 20 bornes que vous doublez tout le monde. J’accélère et laisse le doubleur à la Mairie du 12eme.

L’Avenue Daumesnil est longue. Je la connais bien. C’est large, mais pourtant j’ai du mal à me faufiler. J’ai rattrapé le coeur du SAS 3H30. Je prends la piste cyclable qui se trouve sur la gauche de la route. C’est plus simple pour avancer. Je passe le semi marathon. Je viens de le faire en 1 h 30. Joli score. J’ai peur de le payer sur les quais.

Arrivé à la bastille. Clairement c’est la guerre. Beaucoup trop de monde. Impossible d’avancer. Sur la route qui longe le port de l’arsenal, je me retrouve bloqué plusieurs fois. J’opte pour l’option trottoir. Cela fonctionne bien. J’entends un supporter dire « Ah, il y en a qui prennent des raccourcis.. » Ca doit être au moins ça.

Ravitaillement de Sully Morland. J’opte pour la stratégie : 2 bouteilles d’eau et une gros tiers d’orange. L’acidulé de l’orange coule en moi avec bonheur. Je mords dans la pulpe. C’est agréable. Elle me redonne de la force. La première bouteille d’eau me sert à prendre une petite douche. Je suis complètement trempé. C’est génial. Je n’ai jamais pris autant de plaisir sur un marathon.

En arrivant sur les quais de Seine, je fais une « pause pipi ». Désolé Anne Hidalgo. Promis, j’adore ce que vous avez fait des quais. Mais là, j’en pouvais plus. Cette pause de 30 secondes, m’a fait du bien. Le redémarrage est difficile, les jambes commencent à être douloureuse. C’est ça que c’est bon ^^

J’entre dans le tunnel de la Concorde. Il y a peu de lumière. Des coureurs crient, cela résonne. L’ambiance ne résonne plus en moi. Le manque de lumière me met dedans. Je suis dans le soucis. Mes jambes avancent, mais ma tête n’y est plus. Je sors de mon corps pendant deux bonnes minutes. Je pense que je n’étais plus conscient. Juste assez pour doubler les autres coureurs sans prendre de risque. Ce tunnel est long. Trop long. Je vois la lumière au loin. Ca va aller mieux. Je grimpe rapidement la petite montée pour sortir. De la lumière. Des supporters. Je renais !

Sur la droite, juste en dessous du jardin des Tuileries, c’est le retour des ballons MARIE. Coucou toi 🙂

Le soleil commence à taper dure. J’ai sué beaucoup de sel. Ma peau commence à piquer sur mon visage. Une goutte de sueur salée glisse sur mon front et se loge dans mon oeil. Ca pique BORDEL ! J’ai l’impression d’être une huitre dans laquelle on asperge des pincements de citron. Je vous laisse imaginer à quel point c’est agréable.

Nous passons les différents ponts. Cela va mieux. Je commence à croiser des coureurs qui  marchent, des coureurs crampés. Je pris pour que cela ne m’arrive pas. J’ai de mauvais souvenirs de l’EcoTrail. Je bois l’eau qu’il me reste. Avant de passer sous le pont de l’Iéna, je tape des mains sur la gauche. Sans trop m’en rendre compte, je tape de plus en plus fort. J’arrache la main d’un Rugbyman qui n’en est pas à sa première bière. Je n’ai rien senti. Lui non plus.

C’est la cohue au ravitaillement du Trocadéro. Je me fais bousculer par des coureurs pressés. Aller.. c’est pas grave. On n’y pense pas. On continue. J’ai mes deux bouteilles d’eau. Je m’asperge lentement la nuque. Que c’est bon. Il commence à faire particulièrement chaud sur cette partie non abrité du parcours.

J’arrive au Pont de Bir-Hakeim. L’équipe AR locale a pris l’espace. Ils sont au taquet. Un AR Batignoles passe au même moment que moi. Ils l’acclament. Ils sont sympas c’est AR quand même !

Je suis un peu déstabilisé. Les kilomètres ne sont plus au même endroit que la dernière fois. L’an dernier le mur des trente c’était à ce moment là. Non pas que je fatigue.. mais je serai bien content d’arriver vite maintenant. Je continue à un bon rythme.

En bas de la maison de la radio, je croise un camarade d’école. Il a l’air dans le soucis TOTAL ! Je cours beaucoup plus vite que lui. J’aurai bien aimé l’accrocher mais l’écart d’allure est trop grand. Je me sens mal vis à vis de lui. Je lui avais dit que j’y allais molo cette année… que j’allais faire 3h45 tranquillou… et là je le dépasse et le sème en quelques dizaines de secondes. Un peu dur.

Le nouveau tracé de la course dans le 16ième arrondissement est plutôt roulant. Le boulevard Exelmans est sympa à traverser. Il y a beaucoup de supporters sur le bord de la route. Cela change de la montée de Molitor et du tour de Roland Garros complètement vide. Bon, plutôt roulant.. jusqu’au boulevard Suchet. Je ne m’attendais pas à une belle montée à ce moment là. Belle surprise. Les coureurs calent. Moi je file. Je suis vraiment à l’aise. Je regarde ma montre. Il reste 9 km. C’est pas fini ! Je dois tenir.

Gros virage sur la gauche. On rentre dans le bois de Boulogne. Avec l’expérience de mes deux dernières participations, c’est les 4 pires kilomètres du marathon. Cette année, j’ai limite apprécié ce passage. Des supporters sympa, de l’espace pour doubler. C’était parfait. Je commence à faire le point sur mon état physique. La nuque ok. Le dos ok. Les fesses ok. L’arrière de la cuisse gauche commence à être attaqué par les rebonds sur le bitume. Genoux droit pas de problème, genoux gauche « Au rapport chef ». Deuxième petite alerte au niveau de l’avant de mon mollet droit, je mets cette douleur au casier judiciaire de ce satané bitume. Pas d’ampoules. Le souffle ok. On peut continuer.

Virage à droite sur la ligne de droite du bois de boulogne. S’il fallait que je définisse une droite, comme dans mes cours de maths du collège, je montrerai une photo de cette avenue. Heureusement, j’ai rattrapé un groupe de coureurs qui lance son accélération finale. Ils sont dans mon rythme. C’est les premiers que je trouve depuis le début. C’est top. Cela me permet de me reposer un peu. Je n’ai qu’à les suivre. Je prends quelques relais. Nous avançons bien tous les trois !

Denier ravitaillement. AVIS A L’ORGANISATION = C’est une TRES MAUVAISE IDEE de mettre uniquement des gobelets à ce ravitaillement. Il fait super chaud. Tout le monde est à bout. On rêve juste de prendre des petites bouteilles et de pouvoir partir avec. Là avec des gobelets en carton remplis à raz bord, c’est folklorique ! Sur ma première approche je saisis un gobelet. Je cours encore. J’essaie de boire. Tout me tombe sur les chaussures. Pratique… je bois pas par les pieds normalement. Deuxième approche. Je saisis deux gobelets avec la dextérité d’un serveur de pintes. J’arrive à boire la moitié d’un verre. L’autre verre passe dans ma nuque. Je me dis TANT PIS et je repars encore plus vite.

Nouveau parcours cette année, une petite boucle pour passer voir la fondation LVMH. Je vois surtout quelques coureurs décédés sur le bord de la route. Allongés par terre, secourus par la sécurité civile. Courage à eux. Je me demande comment on peut en arriver à ce point là. Je suis un peu à bout, mais franchement ça va encore.

Deux virages sur la droite, et on repart dans le sens inverse. Je passe sur le trottoir. Le monotrace en terre me fait du bien. J’ai l’impression d’être plus sur mon terrain que sur le bitume. Je regarde ma montre. Cela fait moins de 3 h que je cours. Je vois la flamme du kilomètre 40 à 200 mètres. Je fais rapidement le calcul, mais ça devrait dire 3 h 10 à l’arrivée. Je suis très content. Je continue sur mon petit chemin de terre. Mes chaussures trempées récupèrent les poussières. C’est presque du Trail ce marathon :p

Dernier kilomètre. Je ne lance pas tout de suite mon sprint. J’attends de voir la place Dauphine. Bon, je lance pas mon sprint mais je tourne en 4 min du kilomètre. Ca avance bien.

Place Dauphine en vue. J’ai préparé mon coup. Je lance mon sprint. Et comme l’an dernier, je me sépare de la course pour aller voir la foule masser sur la droite à distance des coureurs. Je lance des grands cris. La foule répond. J’adore ça. Mettre l’ambiance sur ce tournant, c’est ma façon de dire merci. Je finis la place en sprint total (j’ai regardé sur ma montre, je monte à 21 km/h ^^).

Dernière ligne droite, le sprint total de la place ma mis dedans. Je tiens bon. J’atteins le tapis vert. Ma casquette verte est bien en place. Je file vers l’arrivée. M’y voilà. M’y voici. Et comme à chaque fois.. 1 … 2 … 3 … VLAAAAAAAN 360 d’arrivée. C’est fait ! J’arrête ma montre.

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Record personnel sur le marathon : 03 h 09 min 28 secondes. 

Allure moyenne : 4 min 27 secondes du kilomètre. 

Vitesse moyenne : 13,5 Km/h. 

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Je n’étais pas venu faire un temps. J’étais venu pour continuer à rêver. Je suis très fier c’est clair. Mais je reste calme. Beaucoup de gros défis sont à venir. (Ok. J’avoue, j’aurais fait 9 minutes de moins, j’aurais officiellement demandé la nationalité Kényane). Maintenant, rendez-vous dans 3 semaines pour l’Ardéchois Trail. Ca va être autre chose ^^.

Merci à l’organisation pour ce super marathon. Merci aux supporters pour l’ambiance toute particulière qu’ils savent mettre et qui fait tellement de bien. Et enfin BRAVO à tous les participants !

« Il faut s’entendre sur le mot réussir. Moi je crois qu’on ne réussit qu’une seul chose. On réussit ses rêves. On a un rêve et on essaie de bâtir. De structurer ce rêve. Alors dans ce sens là, il est exact que j’ai travaillé pour réussir.  » Casquette Brel ! 

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Casquettement Verte. Bise !